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office technique pour l'utilisation de l'acier Pour tout savoir sur l’acier et ses utilisations

 Un ouvrage d’acier architecturalement remarquable

Une conception axée sur la légèreté, rendue possible par l’acier

Pour Dietmar Feichtinger, concepteur de la passerelle, il s’agissait de « ne pas encombrer matériellement et visuellement le vaste plan d’eau - le plus étendu de Paris - délimité par les ponts de Bercy et de Tolbiac ».

Parmi les matériaux traditionnels de construction, seul l’acier pouvait réaliser l’ouvrage tel que l’architecte l’avait rêvé. Avec son caractère élancé, son élégance de lignes, sa légèreté, sa transparence, mais aussi sa portée.
boomerang
A chaque extrémité de l’ouvrage principal, un appui (dont la forme rappelle celle d’un boomerang) reprend les efforts de la catène (arc suspendu). Ces pièces d’acier sont issues de tôles fortes de 15 cm d’épaisseur.

Un jeu d’équilibre subtil

La passerelle est constituée d’un ouvrage principal, qui franchit la Seine d’une seule traite, et de deux passerelles de liaison (150 tonnes chacune) qui, à chaque extrémité de l’ouvrage principal, enjambent les voies sur berges.

L’ouvrage principal est lui-même fait de trois parties distinctes : la lentille centrale et les deux appuis, dont la forme rappelle celle d’un boomerang. La lentille est une pièce de 106 mètres de long, en forme d’œil, intersection de deux courbes métalliques : l’arc comprimé et la catène tendue (arc suspendu convexe). Ces deux courbes sont reliées par des tirants (ou suspentes) parallèles en acier, dits « obélisques », disposés tous les six mètres, qui solidarisent l’ensemble. Les appuis, ou boomerangs, reprennent en tête les efforts de traction des catènes, transmis ensuite par des tirants verticaux de 150 mm d’épaisseur ancrés dans le sol, et les efforts de compression transmis par les arcs directement vers le sol. Ce dispositif assure ainsi la stabilité statique et dynamique de la passerelle, ainsi que le confort des piétons. « Les deux éléments synergiques de l’ouvrage, l’arc surbaissé et la suspente caténaire, collaborent et s’équilibrent, explique Dietmar Feichtinger. Et leurs courbes imbriquées dessinent des parcours croisés ».

Pont en arc et pont suspendu

L’architecte a choisi de combiner les atouts de deux types de ponts pour gagner en puissance et obtenir une portée maximale : le pont en arc et le pont suspendu.

Le pont en arc travaille en compression : les forces (poids des piétons, des cyclistes et du pont lui-même) se transmettent par l'arc en poussant sur les appuis du pont.
Le pont suspendu ou pont « liane », lui, travaille en traction. Ici les forces se transmettent par la catène en tirant sur les appuis.
L’arc pousse. La catène tire. La combinaison des forces verticales et horizontales contribue ainsi à l’équilibre de la passerelle.

 

passerelle

Un des premiers ouvrages d’art construits selon l’Eurocode 3

L’Eurocode 3 devra être systématiquement appliqué à partir de 2008. Il est commun à tous les pays d’Europe, donc consensuel. Ainsi les acteurs de la construction qui maîtrisent ces codes pourront plus facilement exporter leur savoir faire.

Une passerelle symbole du développement durable

La passerelle Simone de Beauvoir a été construite dans le parfait respect des exigences du développement durable : environnementales (Planet), économiques (Profit) et sociales (People). Avec des arguments qui nourrissent à la fois ces trois axes :

  • La passerelle a été fabriquée à 95 % dans les ateliers d’Eiffel, à Lauterbourg. Ceci représente de nombreux avantages :
    • favoriser la sécurité des ouvriers (People) ;
    • minimiser les nuisances de chantier (Planet et People) ;
    • assurer une bonne productivité (Profit) ;
    • garantir une bonne qualité, donc durabilité de l’ouvrage (Profit, Planet).
  • La lentille centrale, pièce majeure de l’ouvrage, a été acheminée en une seule pièce depuis les bords du Rhin, à Lauterbourg, jusqu’à son emplacement final, en face de la BNF. Ce transport fluvial et maritime est beaucoup moins polluant et dangereux qu’un transport par la route (Planet, People).

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  • On a pu ainsi hisser directement la lentille centrale depuis les barges de transport jusqu’à sa position finale : pas d’encombrement des quais, emprise du chantier réduite, possibilité aux commerces riverains de poursuivre leurs activités pendant le chantier (People, Profit)

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  • Le hissage de la lentille centrale, fabriquée en une seule pièce à Lauterbourg, a pris moins d’une nuit (de minuit à 3h dans la nuit du 28 janvier 2006) : d’où une gène minime pour les riverains et les commerces, et une interruption très brève du trafic sur la Seine (People, Profit).

En soi, l’acier répond aux exigences du développement durable :

L’acier permet les choix constructifs les plus conformes au respect de l’environnement au sens large, à toutes les étapes du cycle de vie d’une construction :

  • Il est facilement récupérable (du fait de ses propriétés magnétiques) ;
  • Il est indéfiniment recyclable et effectivement recyclé de façon économique ;
  • Sa fabrication et ses qualités intrinsèques préservent les ressources de la planète : aujourd’hui la palette des limites d’élasticité des aciers s’est élargie du S235 au S960 selon la norme NF-EN 10 025, autorisant ainsi des constructions plus élancées, une minimisation des quantités d’acier requises sous chargement équivalent, ainsi qu’une réduction des opérations de soudage découlant directement des réductions d’épaisseur possibles. L’utilisation des aciers à haute performance a pour conséquence une réduction des quantités de matériaux, donc de matières premières nécessaires, et contribuera par là même à préserver les ressources naturelles et à réduire le volume des déchets en fin de vie de la construction.
  • La fabrication en atelier des éléments constructifs en acier réduit au strict minimum les nuisances de chantier.
  • L’excellent compromis poids/résistance de l’acier offre des possibilités architecturales très étendues et autorise des structures légères, transparentes et s’intégrant harmonieusement dans leur environnement.
  • L’association de l’acier à d’autres matériaux permet une multitude de solutions d’isolation thermique et acoustique.


Confort, esthétique, sécurité, économie, préservation des ressources : autant de qualités des constructions en acier, autant d’atouts par rapport à la démarche HQE®.